Ces petits riens qui nous agacent...

Qu'on soit fatigué, stressé ou en pleine forme, des petites choses nous rendent dingues et ridicules en même temps. Ces choses, insignifiantes à l'échelle de nos vies et du monde, peuvent nous agacer jusqu'à ce qu'on en perdre notre contrôle. Nous font sortir de nos gonds. Transforment notre crâne en cocotte minute prête à évacuer la pression au moindre contact... Pour un rien que le voisin ne perçoit même pas, nous voici en deux milli-secondes au bord du "nervous breakdown".

Vous voyez de quoi je parle n'est-ce pas ?

Cette jambe qui se balance et qui tape inlassablement la chaise sur laquelle vous êtes assis, que vous seriez prêt à ligoter si une ficelle se présentait à vous, en promenade au mileu de la cuisine (si si parfois j'en vois je suis sûr elles sont là autour de nous et s'attache à nous malgré notre envie de liberté.

Alors vous vous dites qu'il faut lâcher-prise (à la mode, on en trouve à toutes les sauces du lâcher-prise), qu'on n'a qu'une vie et que cela n'en vaut pas la peine. Sage. "Pourquoi s'énerver pour si peu ?" Vous reprenez le cours de vos activités sagement, rassuré par votre faculté à vous recentrer sur vous-même, faire abstraction des nuisances qui vous entourent jour après jour. Quand trente secondes plus tard, ce grain de sable dans votre bien-être vous rappelle à son mauvais souvenir. "Je suis là ! Toujours là ! Je sais que tu m'entends ! Nanana nanèèèère !!"
Les nerfs en pelote, les griffes rétractiles bien sorties, il ne manque qu'une goutte, une minuscule goutte, pour faire déborder le vase, que dis-je la baignoire de vos agacements, frustrations et non-dits.
Juste de quoi vous faire passer du Maître Zen au pire frappadingue sorti d'un manga japonais interdit aux moins de 16 ans.

En ce moment, le truc qui m'agace le plus est sûrement l'expression "il faut". Je ne supporte pas ! Avez-vous remarqué comme tous ceux qui utilisent à foison ces deux mots restent amarrés au ponton de leurs rêves. Enfin quand je dis rêves... Impossible pour eux de passer de la phase de la théorie à la phase de la pratique. L'action est virtuelle. "Il faut que je sois plus gentil". "Il faut s'organiser". "Il faudrait envisager demain un vrai projet social aux français" (c'est la meilleure celle-là : il faut + conditionnel + futur ! On peut rêver pour la passage à l'action). Il faut ceci, il faut cela, blablablabla...
Et le lendemain, toujours rien. Oh bien sûr, je fais partie des as de la procrastination, bien que la tendance en ce qui me concerne est l'éloignement très marqué depuis un an de cette mauvaise et insidieuse habitude de vie.
"Faire aujourd'hui ce que l'on peut remettre au lendemain" : ou quand l'art du contrepet peut servir à changer ma vie.

Dans leur livre Annoying: the science of what bugs us, Joe Palca et Flora Lichtman se sont penchés sur l'étrange cas de ces petits riens qui nous font "pêter les plombs" (http://www.slate.fr/lien/37917/petits-rien-enervent).

Et vous, pendant que j'y suis, quels sont ces petits riens qui pourrissent vos journées ? Un tic ? Un TOC ? Un son ? Un mouvement ? Un mot ?