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Pendant que j'y suis...
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2 mai 2014

ça y est, je sais nager !

Titre étrange n'est ce pas ? Rien d'étonnant que d'annoncer sa fierté de savoir nager pour un enfant en pleine phase d'apprentissage me direz-vous, mais quand on a plus de 40 ans... Ok, ce titre de post tourne un peu à l'accroche limite mensongère, mais pas tant que ça en réalité.

Laissez-moi vous raconter pourquoi.

nager

La raison en est très simple. Non pas que jusqu'à présent, les mouvements de poussée et de flottaison perdaient la bataille contre le poids de mon corps et que je me retrouvais à explorer les fonds de la piscine municipale. Ou que les maillots de bain deux pièces des sirènes voisines m'attiraient sous la surface de l'eau...

Non. Techniquement, même si ma connaissance de la natation demeurait quelque peu bourrine et très dépensière en énergie (j'ai appris très tard que le crawl ne se nageait pas avec les bras tendus ! et pendant que j'y suis, que la gestuelle de la nage papillon se résumait à une forme de serrure en 8), je suis toujours parvenu à avancer au-dessus et non pas en dessous du clapot environnant. Je dirais même que pour un amateur, mon allure pouvait laisser penser aux ignorants que j'avais dû goûter du bassin à raison de quelques soirées par semaine pendant plusieurs années. Et quand j'avais une demi longueur de libre devant moi, j'en profitais même pour me lancer dans un sprint éclaboussant et qui m'avait valu les flatteries de quelques membres de clubs aquatiques qui manquaient de sportifs longilignes rapides, maléables et à potentiel à les en croire.

Nager à fond puis mourir

Le problème était que je ne savais que nager vite jusqu'à il y a plusieurs mois... Pousser à fond depuis le bord, accélérer et terminer en sprint comme disait avec humour un cycliste bien connu. Puis j'échappais à la perte de conscience par miracle à grand renfort de respirations bruyantes et inquiétantes apparemment pour mes compères de vestiaire dont les yeux exorbités me laissaient croire que je ne sortirais pas vivant de cette épreuve.

Impossible pour moi de ralentir le rythme, de prendre le temps et de compter les longueurs par dizaines patiemment, à une vitesse de croisère me permettant d'atteindre le kilomètre et de muscler mon coeur dans la durée. Infernal de devoir me limiter, ne pas me donner à fond, sans la fougue que j'adorais user dans tous les sports pratiqués depuis mes 8 ans. Quel calvaire que de sentir mes bras et mes épaules s'enkyloser sous le poids de la lenteur sous peine de m'empaler lamentablement sur le nageur de devant. De devoir surveiller ma direction tellement nager à cette pauvre vitesse me faisait zigzaguer du centre aux bouées de démarcation des lignes.

Je sprintais donc une longueur, reprenais mes forces puis repartais au front la longueur d'après. Et ainsi de suite jusqu'à n'en plus pouvoir. Autant dire jamais plus de 30 minutes et encore...

Descente en eau-vive

ET puis le changement est survenu. La facilité miraculeuse. En février 2014 au retour d'une semaine à 1 500 mètres d'altitude en Haute-Savoie, au pied du plus haut sommet d'Europe. A croire que l'air frais et raréfié des hauteurs du Mont-Blanc m'a appris à me passer de celui qui manque sous l'eau... Toujours est-il que depuis cette année, comme par magie, le coeur a ses raisons que la raison ne connait pas mais qui me changent ma vie sous-marine.

L'essoufflement ne m'oppresse plus comme avant et le plaisir de nager comme un poisson dans l'eau ne souffre plus de cet élan intarrisable qui m'imposait un rythme effréné. J'ai ralenti. Et désormais je respire. Sans suffoquer. J'alterne le crawl et la brasse, sensiblement à la même allure, et je résiste à la tentation de partir en compétition avec Manaudou sur 25 mètres de finale olympique. Je ne sors plus de l'eau à la dérive et à la recherche d'une bombonne d'oxygène salutaire. Je me suis même acheté une paire de lunettes qui ne prennent plus la buée, pour éviter de stopper mon effort après deux ou trois longueurs ! ;)

Je nage. 1 km facile. Le matin à l'ouverture du centre aquatique. Une à deux fois par semaine selon le courage et le niveau de fatigue. Avec plaisir et avec le sentiment de m'entretenir un coeur d'athlète. De rester jeune. En tout cas en bonne santé et avec un truc en plus : la capacité de contrôler, de maîtriser, de décider de mes mouvements, de ma vitesse et de mon état de forme.

Pour la première fois depuis des années, je me suis dis : ça y est, à 42 ans, je sais nager !

Peut-être avez-vous connu cette expérience vous aussi ? Ou l'attendez-vous ? Racontez-nous en partegeant dans les commentaires...

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