L'homme invisible élevait des chiots !!

Qui n'aime pas les bambins ? Surtout parmi les femmes ? Les bébés ont un magnétisme qui attire vraisemblablement 90% des femmes. Avez-vous noté ? Une femme qui se promène en poussette a beaucoup plus de chances de faire des connaissances dans son quartier qu'un membre éminent du conseil communal en plein battage médiatico-politique (à moins d'être une femme politique qui vient d'accoucher : souvenez-vous de Rachida Dati ou plus récemment de Carla Bruni et de ses rondeurs maternelles bénéfiques pour son mari).

Des attroupements se créent dans les parcs autour des landeaux bordés de lange rose et remplis de Mimi la girafe (pouic pouic). Les sourires se déploient sur les visages les plus fermés mais tout de même attendris par tant d'innocence, d'insouciance, d'émerveillement et d'envie de vie. Allez un peu de coeur tout de même...
Un bébé, c'est fragile, ça demande à être câliné, entouré, aimé, sans rien demander en retour. L'amour pur et éternel n'est-ce pas (enfin c'est ce qu'on croit...) ? "Il est trop chooooouuuuuu !!!!"

Il résulte de ce magnétisme une sorte de bulle de lumière autour des bébés qui plonge les parents dans une pénombre à laquelle il faut impérativement s'habituer pour ne pas sombrer dans le statut unique de père ou mère au détriment de celui d'homme ou de femme qui a désormais un enfant.
Car on ne vous voit plus les premiers temps. Et la crise identitaire est proche parfois. "Le bébé est dans sa poussette qui avance toute seule c'est bien connu !" "Non non ce cher poupon n'a pas de parents et c'est pour cette raison qu'il est devenu très autonome à l'âge de 3 mois seulement." Pffff...
Une femme voit un enfant gargouiller dans sa quatre roues à cinq mètres de là ? Un sourire pointe le bout de son nez sur ses lèvres (exercice très difficile que de poser son nez sur ses lèvres).
Situation embarrassante mais pas tant que cela finalement, car aux yeux des femmes, comme par enchantement, une part de cette tendresse, de cette innocence, de cette beauté inhérente à la tête d'ange et à la peau de lait vous revient et démultiplie de manière exponentielle votre force d'attraction ! Messieurs les papas divorcés, reprenez la garde de vos enfants en bas âge, sortez vous promener dans les parcs près de chez vous ou sortez faire des courses "ornés de votre progéniture aimantée" et votre aura n'en sera que plus magnifiée. Mieux encore, pour tous ceux qui n'en ont pas : proposez à vos frères et soeurs la garde de leurs enfants le temps d'un week-end ! Mais je deviens horrible (si si ho-rri-ble). Cela leur permettra par la même occasion de se retrouver un peu.

Je crois que c'est encore pire (ou mieux ça dépend de chacun) avec un chiot. Nous étions au parc de Versailles il y a un mois environ, alors que notre tout nouveau compagnon à quatre papattes avait rejoint notre cercle familial depuis à peine plus d'un mois. Un cocker américain (ou anglais on ne sait pas trop en fait), que l'on a nommé Google. C'est l'année des G, c'est drôle, on a vu sa bouille via internet la première fois, c'est une race de chasseurs.chercheurs et tout le monde s'en souvient. Du reste, c'est une star dans notre quartier et des ados qui le voient lancent des "Gougueule" à haute voix quand ils l'aperçoivent à moins de 20 mètres.
Oui 20 mètres ! L'attraction d'un chiot est largement supérieure à celle d'un bambien, aussi cadum soit-il. Nous étions au parc de Versailles je disais donc, pour un pique-nique entre amis et leur fille, plus petite que notre Emilie qui a fêtétout récemment ses 5 printemps. Deux charmantes blondinettes aux yeux bleus qui font sensation dans les rues de Courbevoie et Boulogne-Billancourt auprès des grands, des vieux, des inconnus, des voisins, des commerçants, des amis des parents, etc.
Sauf quand un chiot leur vole la vedette ! Translucides les petites merveilles à côté de notre cabot au poil sable et si doux, les yeux qui tombent mais d'une joie débordante et communicante, pétillant, câlin lui aussi et attirant les femmes et parents de toutes nationalités confondues à plus de 20 mètres donc.

- "OOOOOOOh it's so cuuuuuuuuuuuuuuute" ("oh regarde il est trop mimiiiiiiiiiiiiiiii"), entendais-je à droite. Une caresse, un sourire, bonjour mademoiselle, mais je vous en prie il adore, non là ce sont mes mains, non là c'est mon ventre, c'est pas grave c'est la fougue, "oui il a trois mois, oui il est adorable", allez viens Google on y va, bonne journée, bye bye !!"
- "Regarde mon coeur le chiot ! Piti ssien mama, piti ssien" Oui oui c'est cela oui...
- "Loooooooooook, oh mein got he's gorgeous !! Bonchourrr, on peu le karezer meuzieur ??" Ya Voll allez-y il adore, arr achtung da ist meine bidon... (pendant que j'y suis j'avais envie de faire payer tellement il avait du succès et c'est ce que des espagnols m'ont suggéré de faire en voyant tant de monde qui venait l'ausculter ou presque - et le voilà qu'il se remet sur le dos à demander gratouilles et compagnie)...

Bref, après 20 mètres, 53 arrêts caresses, 4 ou 5 regards jaloux de ma fille fort justifiés et 1 heure de soi-disant promenade, j'ai accéléré le pas pour aller déjeuner.
Force était de constater que comparés à notre chiot, nous étions devenus presque invisibles. D'où une déduction qui m'est venue ce jour : je connais le secret de l'homme invisible. Il devait élever des chiots ! Une meute de chiots ! ;)